De nombreux vases, en particulier entre le milieu du VIème siècle et celui du Vème siècle, montrent des hommes portant une barbe, en conversation avec des jeunes gens imberbes, en train de les caresser, de les séduire ou encore en train de leur offrir des cadeaux caractéristiques : coq, lièvre, part de viande... ou même bourse qui pourrait contenir de l'argent. Cette relation, fondée sur la belle apparence du jeune homme, trouve dans les exercices de la palestre une occasion privilégiée à laquelle la comédie ne manque pas de faire allusion. Songeons aussi que nous nous trouvons dans une société qui observe une forte ségrégation des sexes.

Cela nous introduit dans une dimension du système éducatif que nous n'avons pas encore abordée et qui est pourtant largement présente sur la peinture de vases, celle de la relation complexe qui s'établit entre un jeune garçon, l'éromène, et son amant adulte, l'éraste et qui a aussi valeur pédagogique. Ce lien, fondé sur la séduction, unit un jeune à son aîné qui « représente à la fois son modèle, son guide et son initiateur », selon l'expression de l'historien HenriIrénée Marrou. Autrement dit, la paiderasteia fait partie de la paideia, l'éducation.