Durant la journée, la nourriture était réduite à quelques collations. C'était à la tombée de la nuit qu'on prenait un repas beaucoup plus copieux, dans la salle de banquet, où les hôtes pénétraient après s'être fait laver les pieds par des esclaves.
«Le Messager Au banquet, mets-toi vite en route, muni de ton panier et de ton conge (récipient destiné à mélanger les liqueurs) ; c'est le prêtre de Dionysos qui t'invite. Mais hâte-toi; tu retardes le dîner depuis longtemps. Tout est prêt depuis longtemps: tables, coussins, tapis, couronnes, parfums, friandises, danseuses, galettes, gâteaux, pains de sésame, tartes, le chant de table "Bien aimé Harmodios". Mais hâte-toi au plus vite. ( ... )
Dicéopolis. (à son esclave.) Petit, petit, apporte ici mon panier.
Lamachos. Va me chercher du sel mêlé de thym, petit, et des oignons.
Dicéopolis. Pour moi des tranches de poisson; je déteste les oignons.
Lamachos. Va me chercher, petit, dans une feuille de figuier, un bon pâté; je le ferai cuire là-bas. A moi, les ramiers et les grives. ( ... )
Dicéopolis. Petit, petit, retire la saucisse du feu et apporte-la-moi.
Lamachos. Allons, que je tire ma lance du fourreau. (Passant une extrémité du fourreau à son esclave). Tiens, (ils tirent l'un et l'autre, chacun de son côté), tiens ferme, petit.
Dicéopolis. (Passant à son esclave l'extrémité d'une énorme saucisse, et tirant). Toi aussi, petit, tiens ferme.
Petit, apporte-moi les petits fours et l'orbe de mon gâteau au fromage. ( ... )
(à un autre esclave.) Toi, verse le miel sur le gâteau.»
D'après Aristophane: «Les Acharniens», 1086 à 1130.